Manolis Kornilios

(† 2009)

Membre de l’EAM sous la Résistance, il participa ensuite aux « Dekemvriana » à Athènes. Au sein du Bataillon d’étudiants « Lord Byron », il fut témoin de la blessure de guerre du futur compositeur Iannis Xénakis : « Le coin d’en face était un poste d’observation de l’ennemi. De ce poste-là, ils ont sûrement donné notre position. Le matin suivant, en provenance de l’Acropole, un tir d’essai de mortier est tombé, avec relative précision, dans l’arrière-cour découverte derrière nous. Il y avait là une petite équipe, emmenée par Iannis Xénakis accompagné de deux autres jeunes étudiants, qui traversait la cour pour nous apporter de la nourriture, à nous qui étions sans sommeil et à jeun depuis trois jours. Deux d’entre eux furent tués par l’obus. La troisième victime était Xénakis. Il avait perdu la moitié gauche de son visage. Ce fut une terrible épreuve de l’emmener à l’hôpital, en de telles circonstances. Car peu après cet obus, nous étions encerclés par des tanks. Nous nous sommes défendus jusqu’à la nuit, puis nous avons effectué une sortie romanesque. » Déporté à Makronissos de 1947 à 1951, il y fut torturé. Journaliste, traducteur, conseiller éditorial, il a écrit six recueils de poésie, divers ouvrages pour enfants et deux romans.