Titos Patrikios

Né à Athènes en 1928.

Participant à la Résistance dans les rangs de l’EAM, il faillit être exécuté en 1944 par des collaborateurs de l’occupant allemand. Déporté à Makronissos puis à Aï-Stratis de 1951 à 1953, dans le cadre de son service militaire comme « soldat indésirable ». Là-bas, au contact de Ritsos, il se remit à la poésie. (Ainsi s’en explique-t-il dans un entretien : « Lorsque je fus transféré à Aï-Stratis, en 1952, je ne voulais plus parler de poésie. J’en avais fini avec les poèmes, dérangé par mes lectures marxistes et considérant que la poésie ne pouvait aller de pair avec la lutte et l’action. Et si je suis devenu poète finalement, je le dois à Yannis Ritsos qui était là-bas lui aussi. Il m’a aidé à comprendre le ridicule de mon point de vue. Il me disait : « Tu ne reviendras pas dans ma cabane si tu n’apportes pas de poème. Tu n’as pas compris que la poésie est ton destin ? » C’est donc sous cette pression que je suis revenu à la poésie. Je lui apportais mes premiers manuscrits. Et il me conseillait d’effacer la moitié de ce que j’écrivais. Un conseil, apparemment, que ni lui ni moi n’avons suivi autant que nous aurions dû. » )

Il s’exila ensuite à Paris où il suivit des études de sociologie à l’École Pratique des Hautes Études, participa à des recherches au CNRS et fut conseiller scientifique à l’UNESCO. De retour en Grèce en 1975, il fut par la suite avocat, sociologue et traducteur (Stendhal, Aragon, Maïakovski, Neruda, Gogol, Lukacs, Valéry, Balzac…).

Il a écrit dix-sept recueils de poèmes, quatre ouvrages en prose, des ouvrages de sociologie et divers essais.