Victoria Théodorou

Née à Hania en 1926.

De père serbe iconographe et de mère crétoise, elle prit part très jeune (16 ans) à la Résistance dans les rangs de l’EPON (Jeunesses de l’EAM), et fut déportée à Chios, Trikéri et Makronissos de 1948 à 1952.

Elle s’exprima ainsi, lors d’un entretien, sur sa « vie poétique » au camp : « Les sentiments, la Pensée, l’imagination, la mort imminente, les blessures physiques et les traumatismes psychiques, le désespoir, engendrent des rêves et des attentes de délivrance. Les souvenirs se renforcent. La nature et ses saisons, le ciel nocturne, la mer démontée compatissante, sont des sources de poésie. Les poèmes de Solomos circulaient clandestinement dans le camp ainsi que ceux de Nazim Hikmet ou Gabriel Péri. Ritsos écrivait des vers. Et nous, nous envoyions secrètement des mémorandums à la colère des femmes du monde entier. » (in Altermed, n°2, 2008)

Elle a dirigé la publication du recueil de témoignages Camps pour femmes, écrit douze recueils de poésie et quatre ouvrages en prose.