Yannis Ritsos
Il est né en Grèce, à Monemvasia, le 1er mai 1909 et mort le 11 novembre 1990 à Athènes.
Cadet d’une famille de grands propriétaires terriens, sa vie est marquée par la mort de la mère et du frère aîné, la folie de la sœur et du père qui provoquera leur ruine économique, et la maladie personnelle qui lui vaudra de fréquents séjours en sanatorium. Il adhère au Parti Communiste Grec à la fin des années 1920.
De 1948 à 1952, époque de guerre civile, Ritsos est déporté pour ses convictions politiques dans les îles de Limnos, Makronissos et Aï-Stratis, en même temps que toute une génération qui y fut emprisonnée, battue, torturée, exécutée. Mais il écrit toujours, tant bien que mal, secrètement, des poèmes tels que ceux du Journal de déportation, de 1948 à 1950, interrompu en 1949 par l’écriture de Temps pierreux. Les poèmes sont enfermés dans des bouteilles et enfouis dans la terre.
En avril 1967, c’est le coup d’État des Colonels. Ses amis conseillent à Ritsos, de retour d’un voyage à Cuba, de se cacher mais il ne quitte pas sa maison d’Athènes. Il est arrêté le matin même et envoyé à la fin du mois sur l’île de Yaros, un grand rocher sans arbre et sans eau, infesté de rats. Il sera ensuite transféré sur l’île de Léros puis placé en résidence surveillée à Samos. Pendant tout ce temps, il continue d’écrire plusieurs séries de poèmes, toujours en cachette, regroupés sous le titre Pierres Répétitions Grilles (1971).
En 1977, il reçoit le Prix Lénine pour la Paix.
En 1978, il publie Le Chef-d’œuvre monstrueux, un long poème où il conjugue les trois facettes du temps (passé, présent, futur) avec une histoire toujours vivante et signe ainsi son autobiographie : « mémoires d’un homme tranquille qui ne savait rien ».
En 1980 paraissent les monostiches de Sur une corde, dont le fameux : « La poésie n’a pas pas le dernier mot, mais le premier, toujours. » Des vers isolés et tendus offerts au lecteur comme les clés de sa pensée et de son écriture.
En 1989, le Congrès mondial de la paix lui décerne le Prix international pour la totalité de son œuvre qui concoure à consolider la paix entre les peuples.