6/08/2017

« Livres : l’écrivain criminel et une revue littéraire morte‑née », par E. B., Philippe Azoury

Grazia

Harlem, 1926. Un groupe de jeunes artistes noirs lance une revue littéraire : Fire !!

Credo : si les Blancs n’aiment pas ça, on s’en moque, et si les Noirs n’aiment pas ça non plus, qu’ils aillent se faire voir. Seules comptent la colère, la mise à feu. Un incendie - l’histoire est parfois salement ironique - détruit la quasi-totalité des exemplaires du premier numéro et laisse ce groupuscule d’avant-garde sur la paille. Il n’y aura jamais de numéro 2. L’un des rares exemplaires ayant survécu est aujourd’hui traduit en français sous forme de facsimilés. Chaque texte, pièce de théâtre, poème et dessin est peuplé de violence, de prostitution, d’alcool, d’homosexualité, d’amitiés et de revendications politiques. C’est beau, puissant, et d’une ironie vertigineuse. Ce gang-là avait (au minimum) cinquante ans d’avance sur son temps.

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