Amelia Rosselli

Amelia Rosselli
Photographie © Dino Ignani

Amelia Rosselli est née le 28 mars 1930 à Paris dans une famille d’intellectuels antifascistes en exil en France. Marion Cave, sa mère, est anglaise, son père Carlo Rosselli italien, fondateur avec son frère Nello Rosselli du mouvement antifasciste « Giustizia e Libertà ». En juin 1937, les deux frères sont assassinés à Bagnoles-de-l’Orne par les fascistes de la Cagoule, sa mère en réchappe et reste à Paris avec ses trois enfants jusqu’à l’occupation nazie en 1940. Commence alors une longue fuite : la famille se réfugie d’abord en Suisse, puis en Angleterre, et enfin aux États-Unis en passant par le Canada. Elle résume ainsi son parcours dans un poème de Variations de guerre :

« Née à Paris travaillée dans l’épopée de notre génération / fallacieuse. Échouée en Amérique parmi les riches champs des possédants / et de l’État étatique. Vécu en Italie, pays barbare. / Fui l’Angleterre pays de sophistiqués. Pleine d’espoir / dans l’Ouest où pour l’heure rien ne croît. »

Elle retourne en Italie en 1948, choisit l’italien comme langue d’écriture et s’installe à Rome, où elle vivra seule jusqu’à la fin de sa vie, en côtoyant le milieu culturel dans des années de grande effervescence littéraire et artistique, et aussi politique. Parmi ses principaux recueils en vers : Variations de guerre (1964), Document (1976), Impromptu (1981). Elle publiera également ses premiers écrits marqués par le plurilinguisme : le recueil trilingue Primi Scritti (1980) et les poèmes en anglais Sonno-Sleep (1989). En 1990, elle publie son unique livre en prose : Journal obtus. Amelia Rosselli meurt en via del Corallo à Rome, où elle habitait, en sautant de la fenêtre, le 11 février 1996, trente-trois ans jour pour jour après la mort de Sylvia Plath, qu’elle avait traduite.