Journal obtus
« Essai obtus » par Antonella Anedda & « Amelia en fragments » par Maria Attanasio.
Édition bilingue.
Traduction et postface de Marie Fabre.
INÉDIT
« La poésie ne doit pas être confession mais recherche de vérité », affirme Amelia Rosselli — « La poésie, pour moi, c’est d’abord réussir à transmettre l’expérience du réel collectif ». Or ici, dans ce Journal obtus, son seul livre en prose, son « unique écrit intime », elle accepte d’expérimenter une écriture autobiographique « possiblement très peu biographique » — avec la distance d’une troisième personne et de multiples transfigurations. Le sujet se questionne, se raconte et, se racontant, remonte dans le passé aux racines de son histoire, qu’elle ausculte comme un corps presque étranger.
La poésie d’Amelia Rosselli est un cas unique dans la littérature italienne du XXe siècle. Son écriture située entre trois langues (l’italien, l’anglais et le français) témoigne d’une inventivité et d’une force expressive rares. Révélée par Pasolini — qui préfaça en 1964 son premier recueil Variations de guerre — Amelia Rosselli est devenue depuis une figure incontournable, inévitable, du canon poétique contemporain. Sa leçon formelle et existentielle reste furieusement fertile.