Toi, sanglante enfance
Les onze récits de ce recueil se suivent tels des ricochets à la surface d’une eau profonde comme la mémoire. Entre autobiographie et fiction, les chocs de l’enfance ressurgissent sous une plume à vif et bouleversent le lecteur pris au jeu d’une féroce mélancolie.
Et si quelque part dans le temps était gardé tout ce que nous avons aimé quand nous étions enfants ? Le passé raconté ici est celui mythique et irrécupérable de l’enfance, érodé au cours des années par une diaspora d’objets et de sentiments dont le souvenir continue de saigner. Pourtant, dans ces récits, il n’y a pas le regret d’un âge d’or perdu, car la violence visionnaire de l’auteur recrée un univers où les seules images amies sont celles des monstres personnels et de quelques jouets, simples mais « fatidiques ».
Ne devait-il pas les garder comme sacrées, ses premières lectures ?
Chaque page ouvre des abymes de mélancolie où font irruption des visions fantastiques et terrifiantes, où retentissent avec netteté les voix des auteurs les plus aimés — ; Stevenson, London, Poe, Verne, Melville.
Une narration de tressaillements et de névroses précoces, conduite avec émoi, mais aussi avec une cruelle ironie par la voix incomparable de Michele Mari.