Feuilles de langues romanes
Édition trilingue.
L’« españolo » de ces poèmes est une langue presque fictive, un idiome délibérément fautif ou incorrect que le jeune Pasolini invente en s’imprégnant de la douce poésie que l’on parle dans les livres de Lorca, Jiménez ou Machado, et en feuilletant le dictionnaire, comme le frioulan de ses premiers poèmes. Et comme pour les poèmes frioulans, une version italienne en prose les accompagne. En plein cœur des années 1940, les « recherches anti-italiennes » de Pier Paolo Pasolini liaient antifascisme, recherche linguistique et recherche poétique : « il est vrai que je n’étais plus moi-même un fasciste “naturel” depuis ce jour de 1937 où j’avais lu la poésie de Rimbaud ».
Ce recueil inédit est publié ici dans une édition trilingue : prolongeant le geste insolite de Pasolini, une traduction pas tout à fait française vient se glisser parmi ces Feuilles de langues romanes.