25/07/2023
Blues en noir et blanc de May Ayim, par Marina Da Silva
Présentée dans une édition bilingue, c’est là la première traduction en français, par Lucie Lamy et Jean-Philippe Rossignol, des poèmes de May Ayim publiés en Allemagne en 1995. Elle mettra fin à ses jours l’année suivante, à 36 ans. Enfant abandonnée, née de père ghanéen et de mère allemande, élevée dans une famille d’accueil blanche, elle dut faire face à la xénophobie avant de devenir l’un des visages marquants du mouvement féministe et antiraciste afro-allemand. Elle fonde, en 1986 à Berlin, le groupe Initiatives pour les personnes noires en Allemagne, avec notamment la poétesse afro-américaine Audre Lorde, et travaille sur les dynamiques d’oppression dans l’histoire allemande. Elle écrit et dit ses poèmes en s’inspirant du spoken word et en en faisant cingler le souffle : « Je serai tout de même africaine même si vous me préférez allemande et serai tout de même allemande même si ma noirceur ne vous convient pas. » Des poèmes qui rappellent : « Où il y a de l’oppression, il y a de la résistance. »