Journal II
Années françaises (1960-1964)
1960 — « Après, j’ai pensé à Nerval et je me suis dit : pourquoi est-ce que je ne ferais pas, moi aussi, un effort pour ordonner et clarifier ce qui m’obsède ? »
1961 — « Je sais maintenant que j’écrirai toujours des poèmes. Et je sais – que c’est étrange – que je serai la plus grande poète de langue espagnole. Ce que je me dis là, c’est une folie. Mais aussi une promesse »
1962 — « Désir de m’écriturer, faire de ma vie un caractère imprimé. »
1963 — « Écrire un journal, c’est se disséquer comme si on était déjà morte. »
1964 — « Curieux : je sais “interroger” en poésie. Je ne sais pas le faire en prose. Je veux dire : je sais étudier un poème-court, de façon naturelle. Mais dès qu’il s’agit de prose, j’entre dans la confusion. Je pourrais commencer par des contes très courts. Non, je veux un refuge, moi. Le refuge est une oeuvre en forme de maison. Est-ce que ce ne serait pas le cas de ce – disons – “journal” ? »