Un peu de fièvre (Un po’ di febbre publié chez Garzanti à Milan en 1973) rassemble « les quelques feuilles éparses » écrites entre 1939 et 1941 et parues dans des magazines et des journaux ainsi que des textes inédits et des brefs récits spécialement choisis par l’auteur, qui voulait ainsi donner vie à son seul livre en prose. Un exploit pour le grand poète Sandro Penna, toujours subtilement indécis et savamment maladroit dans la composition de ses recueils. Ce sont des pages marquées par cette grâce et cette clarté propres à la voix de Penna, où l’on retrouve les lieux et les impressions caractéristiques de son œuvre, dans une exploration curieuse des détails et des nuances d’une réalité qui restait seulement évoquée dans les vers par des apparitions plus rapides et fugaces.
Penna propose là une variation magnifique sur ses motifs les plus connus (l’amour, la mort, la peur, les jeunes gens, les villes italiennes comme Rome, Venise, sa Pérouse natale…), recréant un monde à la fois ordinaire et magique, transparent et mystérieux.
Œuvre majeure de la littérature italienne du XXe siècle, Un peu de fièvre de Sandro Penna – le seul livre en prose du grand poète – est indissociable du volume de poèmes Croix et délice déjà publié chez Ypsilon. La nouvelle traduction de Jean-Paul Manganaro restitue merveilleusement la grâce du poète italien et donne à lire ou relire cette oeuvre intemporelle de la littérature mondiale.
Pier Paolo Pasolini considérait Sandro Penna comme « le plus grand et le plus radieux des poètes italiens ».