Vale Ave
le soleil s’immobilise,
la lune dévoilée, révélée,
oublie de tirer les marées ;
la terre va trembler et rompre
si nous hésitons — endormis ? éveillés ?
H. D. écrit, en même temps qu’une histoire intime, une histoire de l’humanité, de son « destin inexorable », l’histoire de « tous les hommes et femmes » qui s’unissent, puis se quittent, se retrouvent et se séparent. Ave Vale, Salut Adieu.
Cette histoire de l’amour a comme origine, plutôt qu’Adam et Ève, Lilith et Lucifer, dont les personnages de Vale Ave sont autant d’incarnations, de l’Égypte ancienne au Londres de la Deuxième Guerre mondiale.
« ce n’est pas un serpent que Dieu a maudit,
c’est la première épouse d’Adam, Lilith,
qui parla dans l’Arbre » ; c’est Lucifer, Adam,
c’est Adam, Lucifer, écartelés,
un Adam pour Ève, un pour Lilith,
sa première épouse, un être, une entité
née non de côte d’homme mais d’un Arbre ;
Lucifer et Lilith, non pour goûter le fruit amer,
ni peiner ni porter des enfants,
mais pour se rappeler, seulement se rappeler…