Nouveau départ
suivi de « Ceci n’est pas une postface » d’Amandine Gay
« Le pays de mon père est le Ghana, la langue de ma mère est l’allemand, je ne suis chez moi que dans mes chaussures », note May Ayim dans l’un des textes de ce recueil où elle raconte — dans une langue sans détour — une histoire qui est la sienne et qui la dépasse, marquée par le racisme qui sépare et juge, comme si cela allait de soi. Enfant adoptée, petite fille noire dans une famille blanche, elle ne s’explique pas ses joies et ses peines. Elle va partir et se construire une nouvelle vie pour comprendre ce qui arrive à une femme noire dans une société blanche. Mêlant récits intimes, convictions politiques et faits historiques, Nouveau départ retrace le parcours de May Ayim. Ses études, ses voyages, ses recherches, ses poèmes, ses performances, lui permettent de dénoncer la banalité ordinaire de la domination et de la discrimination, la violence d’un discours toujours colonial et d’affirmer sa subjectivité radicale : « Sa prose comme sa poésie sont subversives, elle est maîtresse dans l’art du rire de résistance, celui qui autorise toutes les libertés et toutes les inventions “Afro‑allemandEs” pour déjouer les pièges de la langue de l’oppresseur qui lui a tout pris, sauf son humour et son imagination. » (Amandine Gay)