Chassés de la lumière
Postface de Félix Boggio Éwanjé-Épée & Stella Magliani-Belkacem.
Publié la même année, en 1972, à New York, à Londres et à Paris, Chassés de la lumière a été par la suite oublié en France et pourfendu par la critique anglophone. Baldwin y achève sa radicalisation politique. Véritable récit de la crise de la suprématie blanche, Chassés de la lumière est une traversée des années 1960, de leurs luttes, de leurs espoirs ; c’est aussi la fresque amère d’une Amérique blanche agrippée à ses privilèges. Accusé d’être un ouvrage de propagande, cet essai n’a pu jouir de la reconnaissance qu’il méritait. Baldwin y renonce à la place que l’intelligentsia lui offrait — celle de l’artiste incompris par sa « communauté » — pour devenir le porte-voix d’une nouvelle génération militante. Dans Chassés de la lumière, la « question noire » est inséparable de la révolution.
Le texte est pour la première fois publié dans son intégralité.
« L’œuvre de Baldwin trace un chemin de libération, et l’énigme de son écriture est à déchiffrer dans le fait que, pour lui, ce chemin est nécessairement tortueux. C’est ce qui fait l’unité de son approche : isoler des points de vue et les faire travailler, réfléchir, penser et repenser une situation. » — F. B. É.–É. & S. M.–B.