Nouvelles Lettres portugaises
Introduction d’Ana Luísa Amaral.
Note d’Évelyne Le Garrec & Monique Wittig.

« Mes sœurs : Mais que peut la littérature ? ou plutôt : que peuvent les mots ? »
Les trois autrices de ce livre, les mythiques « Trois Maria », ont été poursuivies pour outrage aux mœurs et pornographie pour avoir posé cette question frontalement et y avoir répondu radicalement. Dès sa parution, à Lisbonne en 1972, le livre est mis au ban. Révolutionnaire par sa facture expérimentale et critique envers la notion d’auteur et d’autorité, les Nouvelles Lettres portugaises est un objet littéraire insupportable, inconcevable, à l’époque et peut-être encore de nos jours… écrit à six mains, des mains d’« araignées astucieuses », ce texte est littéralement une toile tressant expériences de vies et littéraires choisies par trois écrivaines portugaises décidées à remettre en cause les rôles sociaux et sexuels assignés aux femmes.
Maria Velho da Costa, Maria Isabel Barreno et Maria Teresa Horta, par le partage cette chose sauvage et solitaire qu’est l’amour-écriture, revendiquent le droit inaliénable à l’autodétermination. Il y a un avant et un après la publication des Nouvelles Lettres portugaises qui provoqua un mouvement de protestation et de solidarité international inoubliable, qu’il ne faut pas oublier et mais célébré encore aujourd’hui.