Nouvelles Lettres portugaises
Introduction d’Ana Luísa Amaral.
Note d’Évelyne Le Garrec & Monique Wittig.

« Mes sœurs : Mais que peut la littérature ? ou plutôt : que peuvent les mots ? »
Pour avoir posé cette question frontalement et y avoir répondu radicalement les trois autrices de ce livre, recueil composite de textes, sont poursuivies pour outrage aux mœurs et pornographie. Dès sa parution, le livre est mis au ban.
Issu d’un jeu, d’une recherche et d’un pacte entre trois écrivaines portugaises décidées à parler de tout ce qu’il ne fallait pas dire — la passion, la clôture féminine, et la sororité ; l’acte d’écriture, l’homme et la femme étrangers l’un à l’autre, le sentiment d’isolement et d’abandon ; la haine, la séparation, la guerre ; les préjugés religieux et moraux et les tabous ; la culpabilité ; la recherche de la joie et du plaisir — ce livre est un événement littéraire et politique.
Maria Velho da Costa, Maria Isabel Barreno et Maria Teresa Horta, connues depuis comme les « Trois Maria », par le partage de cette chose sauvage et solitaire qu’est l’amour-écriture, revendiquent le droit inaliénable à l’autodétermination. Il y a eu un avant et un après la publication des Nouvelles Lettres portugaises qui provoqua un mouvement de protestation et de solidarité international inoubliable, à ne pas oublier, à célébrer encore aujourd’hui.