Printemps sombre
Dense et admirablement sensible, cette dernière œuvre intemporelle d’Unica Zürn (1916-1970) est considérée comme un livre culte. Un roman d’apprentissage dont le récit initiatique est cruellement autobiographique et prémonitoire. Les souvenirs d’enfance de la jeune Berlinoise sont bouleversants : la découverte par l’enfant des rapports entre les sexes est brutale, la curiosité vis-à-vis de la sexualité est abusée. Ce n’est pas l’amour fou des surréalistes qui fait frémir la jeune fille, mais la violence du frère, l’hostilité de la mère, la fausse bienveillance du père. Un quotidien aussi commun que mystifié qu’il s’agit de libérer de tout artifice. La nouvelle traduction1 par Lucie Taïeb rend à Unica Zürn son corps, sa vie, sa mort et la beauté de son écriture.
- Publié en 1969 à Hambourg par Merlin Verlag, Dunkler Frühling, fut traduit en français par Ruth Henry et Robert Valençay sous le titre Sombre printemps et publié par Pierre Belfond dès 1970 à Paris. Cercle sombre avait été le premier titre choisi par Unica Zürn pour ce texte, qu’elle aurait voulu intituler Printemps noir avant d’apprendre que ce titre avait déjà été utilisé par Henry Miller. ↩