Arnault Costilhes propose un panorama de femmes poètes chez Ypsilon éditeur. 7 chroniques à retrouver dans le nouveau numéro d’Initiales magazine de décembre disponible dans toutes les librairies du réseau Initiales.
Faire des livres. Pour Isabella Checcaglini, universitaire férue d’art graphique, « faire des livres, dans la pratique » s’est imposé comme une voie à suivre « pour continuer à poursuivre la recherche en littérature, mais autrement, matériellement, concrètement ». C’est donc au moment où elle achève sa thèse sur l’oeuvre de Mallarmé, en 2007, qu’elle crée sa propre maison, Ypsilon Éditeur. De cet écrivain, Le Coup de Dés sera le premier livre inscrit au catalogue, la pierre fondatrice. Quant à la ligne directrice ? S’il y en a une, elle pourrait se résumer ainsi : « Faire traduire des œuvres encore inédites en français d’auteurs et autrices marquant·e·s des littératures du XXe siècle, ressortir des œuvres oubliées, en portant une attention toute spéciale à leur édition, dans le respect du projet original de l’auteur ou de l’autrice et à la fabrication du livre instrument spirituel. » Au long de ses quinze années, une centaine de livres a vu le jour, qui dégagent une personnalité forte et unique. Il n’y a qu’à prendre en main l’un d’eux chez votre libraire. Apprécier le dessin des lettres qui composent le titre, caresser la couverture, feuilleter, et une certaine émotion s’impose. À l’évidence, chaque livre d’Ypsilon est un petit bijou d’édition, un modèle d’exigence graphique façonné par Pauline Nuñez, la « fidèle bâtisseuse, depuis les débuts ». Tous sont fabriqués — « sauf rares malheureuses exceptions » — chez le même imprimeur italien, Artegraf de Città di Castello en Ombrie, petite ville de typographes et imprimeurs depuis le XVIe siècle. Du bien bel ouvrage, on vous dit !
En guise d’invitation au catalogue, les libraires Initiales se sont plu à réunir quelques-uns des titres emblématiques d’Ypsilon, réunis sous la bannière des femmes poétesses. Pour l’éditrice, « elles sont le poème, dans le sens employé par l’essayiste Henri Meschonnic, c’est-à-dire de “transformation d’une forme de vie par une forme de langage et d’une forme de langage par une forme de vie” ». Au-delà des époques, elles ont en commun de connaître la force du langage et leur responsabilité — « puisqu’on n’écrit ni pour plaire ni pour déplaire, mais pour vivre et transformer la vie ». — A.C.
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